Suite au projet du parc de Waza après séjour et rencontre des acteurs locaux, Dominique MILANINI responsable et coordinateur du projet s’est donc rendu au Cameroun début Novembre 2015.
Il y a rencontré le conservateur du Parc National Mr André NDJIDDA lors de ce déplacement, notre chef de projet a pris attache auprès des représentants camerounais du MINDOF et des autorités consulaires françaises. L’objectif de cette première rencontre physique était de valider l’état des lieux et des moyens existants. Comme nous nous y attendions deux ans après le premier audit réalisé par M. Rémy Ledauphin de l’ONG SITATUNGA , les moyens se sont encore plus raréfiés et les éco-gardes locaux font preuve d’un énorme courage en se trouvant seuls, devant le problème de l’insécurité grandissante dûe aux présences de plus en plus invasives et fréquentes de la secte de Boko Haram.
La situation géographique du parc se trouvant à la frontière du Cameroun et du Nigeria entraine des incursions fréquentes de la part d’éléments de Boko Haram, ceux-ci n’hésitent pas à s’installer et à transformer la partie nord du parc en zone de repli et de refuge, la situation sécuritaire dans ce secteur est catastrophique. Entrainant la perte de dividendes antérieurement acquises par le tourisme, favorisant la reprise par les populations locales du braconnage et le soutien à Boko Haram qui monnaye ses informations sur le secteur.
Concernant les éléphants, il existe 2 groupes d’un ensemble de trois cents cinquante individus, un troupeau est resté dans le nord du parc et continu régulièrement sa transhumance vers le Tchad, l’autre du fait de la sécheresse et donc le manque de nourriture s’est déplacé hors du parc et réside dans les zones situées sud-est du parc hors de la zone de surveillance des éco- gardes.
La bonne nouvelle est que malgré tout aucun éléphant n’a été braconné cette année. Par contre nous avons la mauvaise surprise d’apprendre que les girafes assez présentes sont, elles braconnées, pour leur peau, un peu leur viande et les girafons sont capturés pour de riches nigérians pour leurs zoos privés. Ailleurs en Afrique elles sont aussi tuées pour leurs cervelles, lesquelles auraient des vertus guérissant du virus du VIH. Parions que cette coutume ne tardera pas à atteindre le Cameroun.
Les locaux et les infrastructures de résidence et de surveillance du parc sont dans un état de délabrement avancé. Après une visite de leurs camps de surveillance qui entourent le parc nous avons décidé des plus importants à remettre en état. La priorité est donnée au poste de ANDIRNI
1ere phase : Nous avons étudié la possibilité de faire fabriquer ou d’acheter une partie des équipements sur place (uniformes, sacs, casquettes, bottes, moustiquaires…) nous avons visité des tailleurs locaux qui pourraient à un coût intéressant produire leurs vêtements plus adaptés à la savane que ceux que nous avons fait parvenir à ce jour. Il n’en reste pas moins que la ressource locale ne permet pas de leur fournir des équipements comme les chaussures, jumelles GPS, tentes, couchage… nous avons aussi opté pour l’achat de trois motos de fabrication chinoise répondant bien à la demande du fait de la facilité d’entretien.
La 2eme phase de notre projet est la composante « formation », sous la forme de stages indispensables pour la remise à niveau des acteurs de terrain dans la lutte anti braconnage et l’organisation du recueil de renseignements nécessaires dans l’anticipation pour la lutte contre les braconniers. Ces stages seront effectués par des spécialistes en lutte anti braconnage.
Pour répondre aux demandes du conservateur du parc, nous étudierons la possibilité de participer aux frais journaliers des éco-gardes lors de leurs patrouilles. Ces sommes impactent directement le budget du conservateur, ainsi que la possibilité de réaliser un site informatique spécialement dédié au Parc National de WAZA
Les estimations financières pour la réalisation de deux premières parties du projet sont dérisoires, avec 20000 euros nous pouvons équiper entièrement 36 éco-gardes, payer leurs formations et acheter trois motos.